Ce bourg est construit au fond d'une plaine irrégulière. Un cours d'eau, la Betwa, constitue un obstacle naturel au passage vers l'ouest. Son franchissement par un gué amena naturellement l'aménagement d'une petite halte commerciale et d'une féodalité.
Orchha vue générale |
arbre sacré |
En 1605 le souverain du lieu, Bir Sing Deo, se rallia aux Moghols dans des circonstances peu claires. Mais qui lui valurent la reconnaissance de l'empereur Jahangir (fils d'Akbar). Et pour le recevoir avec fastes Birs Sing Deo fit construire a coté de son palais un second palais à qui il donna le nom de son invité prestigieux: le Jehangir Mahal. C'était une époque où l'on construisait un palais pour recevoir son suzerain!
Pour la petite histoire -qui est révélatrice de la dureté de l'époque- le fils de Sing Deo nommé Dinman Hardol fut soupçonné de s'être compromis avec la femme de son frère. Harcelé malgré sa bonne foi il se suicida. Mais son geste atroce lui valut le statut de héros dans la culture locale du bundelkhand.
On accède aux palais en franchissant un pont de granit sur lequel de paisibles bovidés prennent leurs aises. Les palais sont sur une éminence faiblement fortifiée, entourée par la rivière.
Jehangir Mahal |
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Le Jahangir Mahal frappe par ses dimensions imposantes et son plan carré. Un escalier permet d'accéder à une terrasse où venaient accoster les éléphants. Il y a plus de 300 chambres réparties sur deux niveaux. Toutes comportaient des décors peints mais il n'en reste pas grand choses. Les architectes se sont appliqués à mêler harmonieusement dessins et architecture de styles musulman et hindou.
Jehangir Mahal | écuries à camélidés |
Le Raja Mahal est plus ancien car il est daté de 1531, construit par Raja Rudra Pratap. Ce palais élaborée sur un plan carré est divisé en deux ailes. Sur trois cotés il y a cinq étages, et quatre sur le coté restant. Probablement les cinq étages étaient réservés aux différentes épouses. Il comporte de forts belles peintures qui retracent la vie des dieux Rama et Krishna ainsi que les réincarnations de Vichnou. Des scènes de chasse et des divertissements royaux sont également visibles mais difficiles à photographier.
Raj Mahal – salle de réception publique | peintures murales |
Enfin je me dirige vers l'imposant temple de Chaturbhuj (ci-dessous) qui est dédié à plusieurs divinité dont shiva. Un gardien aveugle garde les chaussures avec lesquelles on ne peut pénétrer dans l'espace sacré. Les dimensions de cet édifice du 17 em siècle sont imposantes. Je peux grimper par un invraisemblable escalier sur le toit d'où l'on domine la bazar et le temple shik. Quelques vautours ont élus domicile en ce lieu. Le shikhara (partie sommitale pointue de l'édifice) est réputé pour sa hauteur.
Plus loin le temple de Lakshami Narayan (ci-dessous) se dresse sur une éminence. Il fut construit en 1622. Les peintures murales qui le décore à profusion, s'inspirent du Ramayana et de la Bhagavata geeta qui sont les poèmes épiques fondateurs de l'hindouisme. J'observe que la chapelle de la divinité Lakshami ouvre en droite ligne par plusieurs arcatures, sur les palais. Il n'y a pas de hasard dans cette disposition.
gardien du temple Lakshmi |
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